Stop TTM!

Coup de gueule de début d'année : mes collègues ! Ils me pompent l'air ! Particulièrement deux d'entre eux : M. déprimant et Mme vie professionnelle trépidante.

Alors M. déprimant a toujours un sourire jusqu'aux oreilles mais va vous parler de choses de manière très négative et en ne mentionnant que les mauvais cotés sans essayer de voir les choses sous un angle plus positif. Il a réussi à me démotiver plus d'une fois. De plus, il parle énormément, ce qui déconcentre énormément. Même avoir plein de boulot ne l'empêche pas de parler, par contre, il peut ne pas avoir le temps de répondre à une question.

Nous avons aussi Mme vie professionnelle trépidante qui ne peut pas s'empêcher de partager avec tout bureau (10 personnes en plus d'elle) toute sa vie professionnelle : elle a un mail, elle le dit à haute voix, Excel rame, on a tous besoin de le savoir. Elle partage également toutes ses observations : hier soir, untel est parti à telle heure, telle voiture est mal garée sur le parking ...

Ces deux personnages sont usant psychologiquement. Mai où est le lien avec la trichotillomanie ? Et bien, c'est au bureau que j'arrache le plus, et j'arrache plus quand je suis rentrée chez moi directement après le travail que lorsque je suis allée au sport. Et l'ambiance au bureau pèse sur mon état émotionnel, qui est en lien direct avec la ttm !

Je viens d'avoir deux semaines de vacances. Je les ai passées chez mes parents, et ça s'est bien passé.

Je viens de rentrer chez moi et je me mets sur mon ordinateur. Et là, je viens de me rendre compte que j'arrache, bien plus que quand j'étais là-bas. J'avais l'habitude de ma mère qui me disait "d'arrache pas" mais cette fois-ci non. C'est comme si j'avais moins arraché pendant les vacances.

Franchement, je trouve ça bien mais je ne m'en rends compte qu'au moment où je me mets à arracher un peu plus. Donc, il faut que je me détende pour que l'arrachage diminue. Pas simple à gérer dans l'immédiat mais je ressent un peu d'espoir.

Dix ans. Ça fait dix ans que je tire sur mes cheveux. Beaucoup de choses ont changé pendant cette décennie : j'étais une adolescente, j'allais au lycée, je vivais chez mes parents, maintenant je suis adulte, je travaille, je vis seule à plus de 700 km de chez mes parents. Il y a dix ans, j'avais une chevelure volumineuse, aujourd'hui, mes cheveux ne ressemblent plus à rien : les longueurs sont inégales et il y a même des endroits clairsemés.

Pendant dix ans, j'ai essayé plus d'une fois de me débarrasser de cette manie qui me pourrit la vie. Mais, ça n'a jamais marché. J'ai eu des moments où je m'en fichais, j'étais résignée, certains se rongent les ongles et d'autres se grattent la tête, moi c'était les cheveux. Mais d'autres où vraiment, j'étais décidée à combattre, en vain peut-être, ce trouble qui me bouffe la vie.

Oui, ce trouble me bouffe la vie. Parce qu'il y a des cheveux partout chez moi, par terre, sur mon bureau, sur mon canapé ... Parce qu'autour de moi, les gens s'en rendent compte et je passe pour une cinglée.

Je culpabilise à chaque cheveu arraché, parce qu'il aurait pu rester sur ma tête, il y était pas si mal.

Et ça fait dix ans que je culpabilise.

La trichotillomanie est un trouble qui consiste à s'arracher de manière compulsive les cheveux, les cils, les sourcils ou même les poils.

Ce trouble est parfois considéré comme un TOC ...

Deux liens pour en savoir plus :

• http://fr.wikipedia.org/wiki/Trichotillomanie
• http://www.allodocteurs.fr/actualite-sante-qu-est-ce-que-la-trichotillomanie--654.asp

En ce qui me concerne, j'arrache mes cheveux, sans pouvoir m'en empêcher.